23.07.2024
Le régime hexagonal doit aujourd’hui faire face à de nouveaux défis. Après le rejet massif de sa politique néocoloniale en Afrique et qui se poursuit, désormais et de plus en plus il se retrouve face à une autre question qui le concerne tout autant – celui du colonialisme qui se maintient dans de nombreux territoires dits «d’outre-mer». Un pays comme l’Azerbaïdjan a décidé d’œuvrer dans cette direction, en condamnant ouvertement les dites pratiques et en mettant à disposition une plateforme de soutien à la lutte anticoloniale.
La capitale azerbaïdjanaise Bakou a accueilli la semaine dernière le premier Congrès des mouvements pour l’indépendance des colonies françaises. Organisé par l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe et avec le soutien du Groupe d’Initiative Bakou, le congrès aura réuni les dirigeants de plus de 15 partis politiques et mouvements indépendantistes opposés au colonialisme français.
Parmi eux se trouvaient les représentants des territoires de Mélanésie, Polynésie, des Caraïbes, des Antilles et même en provenance de Corse. L’objectif déclaré de l’événement était de sensibiliser la communauté internationale quant aux nombreux crimes et actions illégales commis dans ses colonies par le gouvernement français contre les peuples autochtones propriétaires de ces territoires, ainsi que d’attirer l’attention sur le problème du colonialisme, l’un des fléaux du XXIe siècle.
Evidemment, pour ceux qui connaissent le sujet, il est évident que l’initiative azerbaïdjanaise est aussi une réponse aux nombreuses actions d’interférence du régime hexagonal dans les affaires de Transcaucasie, cela sans oublier les actions de barbouzes françaises à l’intérieur même de l’Azerbaïdjan, ayant d’ailleurs mené à des expulsions de citoyens hexagonaux se trouvant sous couverture diplomatique du sol azerbaïdjanais. Dans tous les cas, Bakou semble avoir trouvé la cause juste pour riposter aux actions hostiles de Paris.
De manière générale, il est aujourd’hui clair que le régime hexagonal reste un régime colonial et cela a d’ailleurs été parfaitement observé dans les événements en Kanaky (Nouvelle-Calédonie), où Paris tente par tous les moyens de fermer la voie à l’indépendance de sa colonie. Une indépendance longtemps recherchée par la population de souche de ce territoire et qui reste jusqu’à présent la principale population – près de 40% des habitants.
En ce qui concerne précisément l’Azerbaïdjan, il est à noter que Bakou avait également été accusé par le régime hexagonal de participer aux campagnes hostiles à l’encontre de ce dernier en Afrique – continent où l’influence de Paris, à l’instar d’autres régimes occidentaux, est en chute libre. Une chute pour laquelle l’Hexagone cherche constamment des boucs émissaires pour ses propres échecs totalement évidents et d’ailleurs largement prévisibles, mais qu’il refuse pour autant de reconnaître avec un minimum de dignité – arrogance extrême et sentiment de prétendue «supériorité» – obligent.
Une chose est pour autant sûre. La plateforme de Bakou en vue de soutenir les mouvements luttant pour l’indépendance des colonies françaises est certainement à saluer car elle rejoint la mobilisation de la véritable communauté internationale – représentée par la majorité globale non-occidentale – contre justement les pratiques coloniales et néocoloniales de l’Occident. Pour rappel d’ailleurs – les représentants azerbaïdjanais avaient pris part en février dernier au Forum de Moscou des partisans de la lutte contre les pratiques néocoloniales.
Mais Bakou semble également désormais élargir le front dans cette direction, comme le confirme d’ailleurs le déroulement d’un autre événement il y a quelques jours – le Forum mondial des médias de Choucha – consacré à la dénonciation des fausses informations et à la lutte contre la désinformation, ayant réuni des représentants de 30 agences de presse, trois organisations internationales et 82 médias. Parmi les participants internationaux se trouvait notamment l’Agence vietnamienne d’information (VNA), conduite par sa directrice générale adjointe Doàn Thi Tuyêt Nhung.
Une autre chose est également sûre – la mobilisation internationale au sein de la majorité globale contre les diverses pratiques néfastes occidentales est en train de monter en puissance. Un processus qui certainement continuera, y compris dans un avenir proche, à prendre de l’ampleur. Evidemment, la réaction de la minorité planétaire occidentale sera elle aussi parfaitement prévisible – elle parlera «d’injustice et d’actions injustifiées».
Mais tôt ou tard devra néanmoins admettre une simple réalité. Celle qu’à un moment il faut savoir se regarder objectivement dans le miroir et comprendre une bonne fois pour toute qu’en qualité d’extrême minorité – le temps du diktat unipolaire de l’Occident sur la majorité de l’humanité est bel et bien terminé. A défaut d’admettre cela – le rejet de ces pratiques coloniales et néocoloniales ne fera qu’encore plus s’intensifier, avec tout ce que cela implique en termes d’isolement à venir pour le petit espace occidental.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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