19.07.2024
Les partisans de Le Pen et d’Orbán n’obtiendront pas des sièges à la tête du Parlement européen.
Le Parlement européen a mis en place un cordon sanitaire contre l’extrême-droite et il résiste. Public Sénat note: «Mardi 16 juillet les députés ont élu les 14 vice-présidents du Parlement européen. Des postes hautement symboliques. Mais même si l’extrême droite est en progression au Parlement européen, le cordon sanitaire semble avoir tenu: «Les Patriotes pour l’Europe», le nouveau groupe dirigé par Jordan Bardella et «L’Europe des nations souveraines» où siège l’AFD, l’extrême droite allemande, font chou blanc». «À noter tout de même, le groupe CRE de la Première ministre Italienne Giorgia Meloni obtient deux postes», souligne la chaîne de télévision du Sénat français.
L'extrême droite, après avoir, pour le groupe Patriotes pour l’Europe 84 députés et pour le groupe l'Europe des nations souveraines (ENS) 25 députés, a connu un franc succès dans l’Hémicyle. Mais, ils ne sont pas représentés dans la structure démocratique du Parlement européen. L’extrême droite a perdu la lutte pour son influence. À la suite des négociations qui ont eu lieu, le groupe des Patriotes pour l'Europe, qui comprend le Rassemblement national de Marine Le Pen et le parti hongrois Fidesz de Viktor Orbán, n'a obtenu aucun poste significatif dans la structure politique du Parlement européen. Cela ressemble curieusement à la situation de l’Assemblée nationale pour le RN. Ayant obtenu plus de 10 millions des suffrages, il n’est pas le groupe vainqueur en nombre de sièges.
Les représentants des partis d’extrême droite au Parlement européen n'ont pas accédé au bureau de l’institution où sont déterminés le budget et les règlements du corps législatif de l'UE. Cela signifie qu'ils seront pratiquement incapables d'influencer la politique de l'Union européenne. Ils ne pouvaient pas empêcher la nouvelle élection d'Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne pour un nouveau mandat. Trois groupes dirigeants du Parlement européen se sont unis contre l’extrême droite. Ils ont créé ce qu’ils ont appelé un «cordon sanitaire», destiné à empêcher les partisans potentiels d’un rapprochement avec la Russie de prendre des décisions importantes au sein des autorités européennes.
«Au Parlement européen, la notion de cordon sanitaire autour de l’extrême droite date des années 80», rappelle Public Sénat. «À l’époque, il y a eu une volonté commune des forces politiques modérées de boycotter ces eurodéputés», a rappelé Thierry Chopin, conseiller spécial de l’Institut Jacques Delors.
Mardi 16 juillet a débuté la première session du nouveau Parlement européen. Les Patriotes pour l'Europe, qui comptent 84 mandats, y constituent le troisième groupe en importance avec le groupe l’Europe des nations souveraines regroupé autour de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui est - en principe - prêt à coopérer avec Orbán et Le Pen sur de nombreuses questions. Ils comptent 109 députés sur 705 membres du Parlement européen. Une force qui a son poids politique. Habituellement, la troisième faction en importance obtient un nombre important de postes de direction. Le poste de chef de la diplomatie européenne lui revient le plus souvent. Mais, comme cela est devenu clair, après deux jours de session, il n’en sera pas ainsi cette fois-ci, surtout avec la réélection de Ursula von der Leyen au poste de présidente de la Commission européenne.
Le chef des Patriotes pour l'Europe et du Rassemblement national, Jordan Bardella, n'a pas pu cacher sa déception à l'annonce des résultats du vote pour les postes de vice-présidents du Parlement européen. Il n'a pas postulé un poste de président, comme l'ont fait d'autres députés européens. La réélection de Roberta Metsola était devenue une option incontestée après que son seul concurrent possible, l'actuel chef du Conseil européen, Charles Michel, ait refusé de se présenter au Parlement européen. Jordan Bardella espérait devenir l'un des vice-présidents. Pour l’ambitieux homme politique de 28 ans, cela aurait été une compensation pour une occasion manquée dans sa France natale.
Le Rassemblement national, contrairement aux prévisions, n'a pas obtenu la majorité en nombre de sièges à l’Assemblée nationale aux élections législatives. Jordan Bardella a, donc, dû - pour l'instant - dire adieu à son rêve de devenir Premier ministre français. Il s’est avéré qu’il ne sera pas non plus un adjoint de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.
Sur les 14 postes de vice-présidents, 5 sont allés au deuxième groupe le plus grand l'Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates, 3 sont allés au Parti populaire européen (le plus grand groupe du Parlement européen dont Ursula von der Leyen en fait, également, partie). Et, le reste est allé à des groupes moins nombreux que les Patriotes pour l’Europe.
Deux postes de vice-présidents ont été obtenus par les libéraux de Renew alors qu’ils ont obtenu 77 députés et que les Conservateurs et réformateurs européens (cette faction est dominée par le parti des Frères d'Italie de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui a refusé de coopérer avec l'extrême droite) ont reçu 78 sièges. Les Verts et la Gauche ont chacun reçu un vice-président. Le résultat de Renew est particulièrement désagréable pour Le Pen et Bardella. Cette faction est proche du président français Emmanuel Macron. Une fois de plus, comme lors de la lutte pour l’Assemblée nationale, elle a battu les partisans de Le Pen en nombre de sièges alors qu’il est le parti perdant des législatives en nombre de voix: 6.313.808.
Les vice-présidents sont des acteurs clés du bureau du Parlement européen. Désormais, l’extrême droite est effectivement exclue de la participation aux travaux de cet organe. Cette défaite s'explique simplement: trois groupes dirigeants du Parlement européen se sont unis contre les Patriotes de l’Europe et l'Europe des nations souveraines. Le Parti populaire européen, l'Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates, ainsi que Renew ont fait coalition pour barrer la route.
Ils ont également trouvé des alliés issus de groupes plus petits. En conséquence, un cordon sanitaire a bien fonctionné. «Un porte-parole des Patriotes a qualifié le soi-disant cordon sanitaire destiné à contrôler l’extrême droite d’antidémocratique et comme étant une insulte faite aux millions de citoyens européens qui ont le droit d’être entendus», stipule Euronews.
«Je n'ai pas décidé que le groupe des Patriotes était le troisième plus grand groupe au Parlement européen, mais ce sont les électeurs qui l'ont décidé», a déclaré à Euronews Paolo Borchia, député européen des Patriotes issu de la Ligue italienne. «Par conséquent, le fait d'aller à l'encontre de la volonté des Européens, une volonté démocratiquement exprimée par des millions d'électeurs européens, représente une énorme prise de responsabilité, ainsi qu'un manque de respect», a-t-il conclu.
Le nouvel équilibre des pouvoirs au Parlement européen a finalement été cimenté par le vote de la résolution sur le maintien du soutien à l'Ukraine. Observateur Continental a signalé que Bruxelles songe à destituer Orban de la présidence au Conseil de l'UE. Aussi, Observateur Continental a fait savoir qu’Orbán a remis aux dirigeants européens un plan pour mettre fin aux hostilités en Ukraine.
Pierre Duval
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