18.04.2024
L'invasion de Gaza par Israël ne serait que la pointe de l'iceberg du plan présenté par Benjamin Netanyahou dans ses efforts pour empêcher la tenue de nouvelles élections dans lesquelles il est clairement perdant face à Benny Gantz.
Selon le plan, Israël procédera à la déstabilisation du Liban et de l'Iran par des méthodes accélérées, ce qui signifierait le début d'un grand conflit régional qui marquera l'avenir de la région dans les années à venir et qui constituerait une bouée de sauvetage pour Benjamin Netanyahou, car il parvient à éviter les procès en cours et l'éventuelle accusation de crimes contre l'humanité de la population gazaouie.
L’Iran et l’axe anglo-juif. En 1978, Zbigniew Brzezinski déclarait dans un discours: «Un arc de crise s'étend le long des côtes de l'océan Indien, avec des structures sociales et politiques fragiles dans une région d'une importance vitale pour nous qui menace de se fragmenter et la Turquie et l'Iran, les deux pays les plus importants. Les États puissants du flanc sud sont potentiellement vulnérables aux conflits ethniques internes et si l'un d'entre eux était déstabilisé, les problèmes de la région deviendraient incontrôlables». Le grand échiquier. L'Amérique et le reste du monde (1997), est considéré comme la Bible géostratégique de la Maison Blanche ainsi que le livre de chevet des générations successives de géostratèges et de politologues.
L’Iran a acquis une dimension de puissance régionale grâce à la politique erratique des États-Unis en Irak (fruit de la myopie politique de l’administration Bush obsédée par l’Axe du Mal) en éliminant ses rivaux idéologiques, les radicaux talibans sunnites et Saddam Hussein provocant le vide de pouvoir qui s’en est suivi dans la région et réaffirmant ainsi leur droit inaliénable à avoir la bombe atomique, devenant ainsi l'ennemi déclaré d'Israël.
Ainsi, sous la pression du lobby juif AIPAC, le Sénat américain a renouvelé à l'unanimité jusqu'en 2026 l'Iran Sanctions Act (ISA) et après le lancement d'un nouveau missile balistique par l'Iran, Donald Trump a augmenté les sanctions contre plusieurs sociétés iraniennes liées aux missiles balistiques sans violer l'accord nucléaire signé entre le G+5 et l'Iran en 2015, connu sous le nom d’accord de Plan d’action commun global (Accord de Vienne sur le nucléaire iranien-JCPOA) que l’administration Trump a abandonné.
Cet abandon a eu pour effet secondaire l'étranglement des exportations de pétrole brut iranien et son entrée dans l'orbite d'influence de la Chine ainsi qu'une augmentation de son enrichissement d'uranium à 60%. Israël aurait, ainsi, déplacé ses groupes du Mossad à travers des attaques médiatiques ciblées déstabilisatrices. Le régime du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, aurait scellé des alliances avec les Émirats arabes unis, EAU, et l'Arabie saoudite pour former une entente contre l'Iran.
L'invasion de Gaza par Israël ne serait, donc, que la pointe de l'iceberg du plan présenté par Benjamin Netanyahou dans ses efforts pour empêcher la tenue de nouvelles élections dans lesquelles il est clairement perdant face à Benny Gantz. La déstabilisation du Liban et de l'Iran est prévue avec à la clef un grand conflit régional.
Dans ce contexte, la récente attaque israélienne contre le consulat iranien à Damas qui, selon l'agence syrienne SANA, a entraîné la mort de trois hauts commandants des Gardiens de la révolution iraniens, parmi lesquels le général de brigade Mohamed Reda al Zahedi couplé aux dernières attaques au Liban contre les dirigeants du Hamas, qui seraient l'appât israélien pour provoquer l'entrée en guerre en Iran.
Suite à la réponse limitée de l'Iran à l'attaque israélienne contre le consulat iranien à Damas, Benjamin Netanyahou aura recours à l'approbation du Congrès et du Sénat américains d'une déclaration préparée par Lindsey Graham et Robert Menéndez qui affirme catégoriquement que «si Israël est obligé de se défendre et d'agir (contre l'Iran), les États-Unis seront à ses côtés pour le soutenir militairement et diplomatiquement», pour procéder à l'attaque L'infrastructure vitale de l'Iran.
Ainsi, profitant du fait que la Russie est occupée avec l'Ukraine, que la Chine est entourée par l'arc de crise nucléaire de l'AUKUS pour protéger Taïwan et que les réserves stratégiques américaines sont au maximum, le Pentagone profitera de l'attaque israélienne imminente contre l'Iran pour lancer une nouvelle guerre au Moyen-Orient avec le double objectif d’assécher les sources énergétiques de la Chine et de façonner la cartographie du nouveau Moyen-Orient.
Un tel conflit pourrait impliquer les trois superpuissances (États-Unis, Chine et Russie), comptant comme des collaborations nécessaires avec les puissances régionales (Israël, Syrie, Égypte, Jordanie, Irak, Arabie Saoudite et Iran) et couvrirait l'espace géographique qui s'étend de l'arc méditerranéen. (Israël, Syrie et Liban) jusqu'au Yémen et à la Somalie en prenant l'Irak comme épicentre et en rappelant la guerre du Vietnam avec Lindon B. Johnson (1963-1969).
Germán Gorraiz López, analyste politique
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