22.09.2023
L'Azerbaïdjan a atteint en une journée les objectifs de son opération au Haut-Karabakh et a rétabli sa souveraineté. C'est ce qu'a déclaré le président du pays Ilham Aliyev dans un discours à la nation le 20 septembre.
Le ministère de la Défense de l'Azerbaïdjan a annoncé qu'un accord avait été conclu pour suspendre les activités antiterroristes au Karabakh. "Le ministère de la Défense de la République d'Azerbaïdjan informe qu'en tenant compte de l'appel des représentants des résidents arméniens du Karabakh, transmis par le contingent de maintien de la paix russe, un accord a été conclu pour suspendre les activités antiterroristes locales le 20 septembre 2023", indique le communiqué.
La plus grande préoccupation dans le monde est suscitée actuellement par le problème de la sécurité des civils du Karabakh.
Cependant, la Russie ne voit pas encore de raisons de parler de "purges ethniques" au Haut-Karabakh, a déclaré le porte-parole du président russe Dmitri Peskov.
Ce dernier a attiré l'attention sur les déclarations de Bakou selon lesquelles les forces armées azerbaïdjanaises ne ciblent pas les civils, mais uniquement les installations militaires. "Nous voulons espérer que c'est bien le cas", a ajouté le représentant du Kremlin. "Nous sommes convaincus que tous les droits et la sécurité de la population arménienne du Karabakh doivent être assurés."
Un tel dénouement du problème du Haut-Karabakh est avantageux à la fois pour le président Aliyev et le Premier ministre Nikol Pachinian: l'Azerbaïdjan règle un conflit de longue date avec un État voisin dont le dirigeant a effectivement renoncé aux revendications territoriales. En retour, Pachinian peut maintenant prétendre que l'Azerbaïdjan a une fois de plus déclenché une agression, en violant la Déclaration tripartite du 10 novembre 2020 et en prenant le contrôle du reste du territoire du Karabakh.
Le passage du territoire du Haut-Karabakh sous contrôle azerbaïdjanais rend superflu la présence du contingent russe de maintien de la paix dans cette région, ce qui correspond également aux intérêts politiques de Bakou et d'Erevan. Il ne fait aucun doute que l'élite politique arménienne lancera une propagande accusant la Russie des derniers événements et exigera la fin des relations interétatiques.
Les forces de maintien de la paix russes, avec la reprise des hostilités, ont commencé à accueillir des réfugiés arméniens, à fournir une assistance médicale et autres aux personnes dans le besoin, tout en constatant de nombreux cas de violation du cessez-le-feu par l'Azerbaïdjan.
Les autorités russes ont appelé l'Azerbaïdjan à mettre fin à la guerre et à reprendre le processus de négociation avec l'Arménie. Moscou nie toutes les accusations d'Erevan. Comme l'a souligné le président Vladimir Poutine, l'Arménie a en fait reconnu la souveraineté de l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh en mai de cette année dans les documents signés à Prague.
Dans une plus grande mesure, le Karabakh enflammé profite aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ils font actuellement tout leur possible pour minimiser l'influence de la Russie dans le Caucase du Sud. Le moyen le plus acceptable pourrait être l'aggravation de la situation politique intérieure dans les pays frontaliers avec la Russie.
L'Occident cherche activement à transformer le Caucase du Sud en une ceinture d'instabilité au sud de la Russie pour détourner ses forces et ressources, avant tout celles qui sont engagées en Ukraine.
Elsa Boilly
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental