15.08.2023
Les États-Unis ont admis qu'il était déjà trop tard pour fournir à l'Ukraine des chasseurs F-16. Cette affirmation sort au moment où la Maison Blanche retarde l’envoi de ces avions en Ukraine en justifiant le manque de formation des pilotes ukrainiens, toujours dans l’objectif de tenir, encore un peu, en haleine l’armée ukrainienne.
Les Etats-Unis font savoir que l’Ukraine peut se débrouiller sans les F-16 US. Observateur Continental a fait savoir que «les pilotes ukrainiens ne pourront pas piloter les F-16 US pas avant l’été 2024». Les Etats-Unis ont, ainsi, signalé un retard dans la livraison des avions de combat F-16 à l'Ukraine.
«Après que le début de l'entraînement ait été repoussé à plusieurs reprises, l'Ukraine devra probablement endurer une autre année sans les F-16» a conclu le Washington Post.
Selon le New York Times «les experts militaires, pour la plupart, en doutent et disent que Kiev peut gagner sans eux».
Ce camouflet US envers l’Ukraine a lieu alors que l'offensive ukrainienne a commencé il y a deux mois et que les forces armées ukrainiennes s'y sont préparées à bien des égards depuis de nombreuses années, apprenant à combattre suivant la méthodologie des armées de l'OTAN consistant à ce que l'infanterie, l'artillerie, les véhicules blindés et les avions agissent ensemble. Ainsi, au moment où les pilotes ukrainiens apprendront à piloter ces F-16, il sera trop tard pour que l'armée de l'air ukrainienne aide et protège les forces terrestres de l’armée ukrainienne dans une offensive efficace.
Alors, la question se pose. Est-ce que les troupes ukrainiennes qui essaient d’avancer peuvent gagner sans l'appui aérien important qui est à la base des tactiques de guerre imposées par l'Occident à l'Ukraine? La réponse est, d’après le New York Times, dans un premier temps: «La contre-offensive est lancée, avec des tirs d'artillerie et de frappes de drones, mais il n’y a pas de percées majeures»; «Ce sera probablement beaucoup plus difficile sans [les F-16]».
L’armée ukrainienne ne peut pas se battre comme l’armée US. «Cela devra se faire sans le F-16», a, en fait, affirmé Philip M. Breedlove, général à la retraite de l'US Air Force et ancien commandant de l'OTAN, d’après le quotidien anglophone, tout en stipulant: «Mais, je pense qu'ils le peuvent». L’ancien pilote de F-16 a déclaré qu'il y avait «un grand avantage» pour les forces ukrainiennes à apprendre et à déployer les tactiques d'armes combinées qui sont l'épine dorsale de la guerre terrestre moderne, étant donné qu'elles «seront applicables dans de nombreux domaines différents». Néanmoins, a-t-il ajouté, «si vous vous attendez à ce que l'Ukraine se batte comme nous nous battons, alors ils doivent avoir les outils que nous avons, et nous ne leur avons pas donné ces outils».
Le New York Times signale que le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, a fait la même remarque avec beaucoup de frustration.
Toujours, suivant l'opinion du New York Times, citant, aussi, le colonel Markus Reisner, qui supervise le développement des forces à la principale académie d'entraînement militaire d'Autriche, «avec plus d'avions de guerre, l'Ukraine pourrait mieux défendre ses troupes au sol contre ces attaques»: «Certains experts ont avoué que le manque de puissance aérienne avait désavantagé l'Ukraine cet été face aux hélicoptères d'attaque russes qui ont abattu des chars et des véhicules blindés ukrainiens. Conformément au le ministère britannique de la Défense, au moins certains des hélicoptères sont équipés de missiles antichars qui sont tirés trop loin ou trop bas pour être interceptés par les défenses aériennes ukrainiennes».
«C'est à cela que sert la force aérienne», a avisé Markus Reisner, martelant: «La logique militaire vous dit que vous devez avoir une supériorité aérienne pour mener à bien des opérations terrestres».
L’Ukraine possède les missiles Patriot et la Russie avec ses systèmes de défense aérienne S-400, disposent de formidables défenses aériennes qui, largement, dissuadent de lancer des frappes aériennes près ou derrière les lignes de front avec des avions de guerre dans lesquels se trouvent des pilotes», conclut le New York Times.
Pierre Duval
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