05.07.2022
Le terrorisme est de retour en Scandinavie. Une fusillade au Danemark a fait trois morts. Plus tôt, un ressortissant iranien a perpétré un massacre en Norvège. Et ce n'est pas un hasard.
Les pays scandinaves ont à tel points détourné leur attention sur la Russie qu'ils ont manqué le danger émanant des islamistes, qui persiste à Copenhague et à Oslo.
Le 3 juillet, il a été rappelé aux habitants de Copenhague que leur ville n'était pas la plus sûre. Une fusillade dans un centre commercial a fait trois morts et quatre blessés. Le tireur a été arrêté, il s'agissait d'un Danois de souche. La police a d'abord parlé d'un attentat, avant de réfuter cette version. Certes, il est possible d'admettre que le tireur était un simple toxicomane, mais la pratique prouve qu'il faut chercher une piste islamiste.
Alors qu'en Norvège, un ressortissant irakien possédant un passeport norvégien a organisé un massacre dans un club homosexuel local en ouvrant le feu sur ses visiteurs. L'incident a eu lieu dans la nuit du 24 au 25 juin, faisant deux morts et plus de vingt blessés. La police norvégienne a dû reconnaître qu'il s'agissait d'un attentat motivé par la haine envers les homosexuels et la religion. Par conséquent, les islamistes font déjà parler d'eux en Scandinavie.
L'incident survenu dans la ville norvégienne de Kongsberg le 14 octobre 2021 renforce les soupçons d'une trace islamiste. Un semi-Norvégien et semi-Danois converti à l'islam a tué à l'arc cinq personnes et en a blessé trois.
Enfin, près de Copenhague, de l'autre côté du détroit d'Oresund, se trouve la ville suédoise de Malmö, la plus criminelle de la Scandinavie avec le plus grand taux de ressortissants du Moyen-Orient et d'Afrique. C'est là qu'en 2020 était préparé un attentat à Copenhague empêché par les autorités danoises.
Par conséquent, la possibilité d'un attentat au Danemark et en Norvège ne peut pas être surprenante. À noter que dans chacun de ces pays les migrants représentent près de 15% de la population (un peu plus en Norvège qu'au Danemark). Un sur trois est ressortissant d'un pays musulman du Moyen-Orient ou d'Afrique.
Il y a eu suffisamment d'incidents migratoires dans les deux pays. Ainsi, en 2015, un ressortissant palestinien a commis une attaque au couteau dans le centre de Copenhague. Les Danois fuient certains quartiers de la ville d'Odense. Quant à la Norvège, tout le monde se souvient encore de l'attentat d'Anders Breivik en 2011. Cependant, il a été précédé d'une vague d'attaques de ressortissants du Moyen-Orient contre des Norvégiennes ainsi que d'un attentat contre le prince héritier Haakon par un migrant d'origine pakistanaise.
De plus, un autre royaume scandinave se situe à proximité, la Suède qui a accueilli en 2016 plus de réfugiés par habitant que l'Allemagne. Le nombre d'incidents "migratoires" en Suède est consternant, et l'attentat de Stockholm de 2017 est le plus résonnant d'entre eux, mais loin d'être le seul. La police et les renseignements peuvent-ils se relâcher dans une telle situation? La réponse est évidente. Mais les renseignements sont concentrés à tel point sur le conflit russo-ukrainien qu'ils n'ont pas le temps de traiter leurs propres problèmes.
Il serait faux d'écrire que les Danois et les Norvégiens sous-estimaient la menace islamiste. La police norvégienne a ouvertement déclaré que les ressortissants du Moyen-Orient et d'Afrique commettaient huit fois plus souvent des crimes violents que les Norvégiens de souche. Sur la vague de la crise migratoire de 2016, les autorités du pays ont refusé d'accueillir de grands groupes de réfugiés selon le quota de l'UE (la Norvège n'est pas membre de l'UE mais fait partie de la zone Schengen).
Les Norvégiens ont significativement durci les règles d'obtention du titre de séjour, prolongeant le délai de son obtention de trois à cinq ans. Les migrants qui souhaiteraient faire venir leurs proches doivent désormais gagner suffisamment d'argent pour les prendre en charge. Les candidats à l'obtention d'un titre de séjour doivent passer un test de norvégien difficile et ne pas bénéficier d'allocations depuis un an. La procédure d'expulsion des migrants ayant commis des infractions a été considérablement simplifiée.
Le Danemark s'est même fait la réputation d'un des pays les plus intolérants d'Europe occidentale. Profitant de leur privilège particulier de fermeture des frontières, les Danois ont également refusé d'accueillir des réfugiés, avant d'entamer un durcissement significatif des règles. Ainsi, Copenhague a adopté en 2016 une loi permettant de confisquer aux réfugiés des biens de valeur pour plus de 10.000 couronnes danoises (environ 1.500 euros). Avec cet argent ils s'engageaient à se prendre en charge et à ne pas accabler les contribuables locaux.
En 2018, les migrants ayant commis des infractions ont commencé à être envoyés sur l'île déserte Lindholm. De plus, les autorités danoises ont adopté une loi sur la lutte contre les ghettos de migrants. Elles ont clairement défini les critères de tels ghettos en énumérant 25 lieux d'insécurité à travers le pays. Leurs habitants ne recevront pas d'allocations et la peine pour les délits commis sera doublée. Et ils seraient immédiatement déportés du Danemark en cas d'envoi de leurs enfants dans les pays tels que le Pakistan, l'Irak ou la Somalie.
De cette manière, on ne peut pas dire que les Danois et les Norvégiens négligent la menace islamiste. Ils prenaient des mesures et leur situation s'est avérée bien meilleure qu'en Suède. Néanmoins, cela a été insuffisant pour garantir la sécurité. Et à peine la police et les renseignements ont baissé la garde en détournant l'attention sur la Russie, les problèmes ne se sont pas fait attendre. Certes, les attentats auraient pu avoir lieu indépendamment des évènements en Ukraine, mais la situation actuelle augmente clairement leur probabilité.
Les évènements au Danemark et en Norvège soulèvent une fois de plus la question de savoir quelles menaces sont fictives ou non pour l'Europe.
Alexandre Lemoine
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