20.06.2022
Les États-Unis, la Chine et la Russie affichent le plus grand budget pour l'arme nucléaire. Au total, les neuf membres du club nucléaire ont dépensé à cet effet près de 82,4 milliards de dollars l'an dernier.
En 2021, les neuf pays nucléaires, les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l'Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord, ont créé presque 13.000 armes nucléaires en dépensant 82,4 milliards de dollars. C'est ce qu'ont annoncé des analystes de la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN).
Selon leurs estimations, 156.841 dollars étaient dépensés chaque minute à ces fins en 2021. Les dépenses pour l'arme nucléaire ont significativement augmenté: un an plus tôt, les dépenses de ces États s'élevaient à 76 milliards de dollars, ajustées à l'inflation.
Plus de 90% des armes nucléaires dans le monde appartiennent à la Russie et aux États-Unis. Selon l'organisation, Washington dépense pour la recherche, le développement et la fabrication des armes nucléaires 84.094 dollars à la minute (44,2 milliards de dollars par an), suivi par la Chine avec 22.325 dollars à la minute (11,7 milliards de dollars par an) et la Russie avec 16.301 dollars à la minute (8,6 milliards de dollars par an). Les dépenses du Royaume-Uni s'élèvent à 6,8 milliards de dollars par an, celles de la France à 5,9 milliards de dollars, de l'Inde à 2,3 milliards de dollars, d'Israël à 1,2 milliard de dollars, du Pakistan à 1,1 milliard de dollars et de la Corée du Nord à 642 millions de dollars.
Les analystes de l'ICAN ont également passé en revue les contrats des entreprises qui gagnent sur la production d'armements nucléaires. Selon l'organisation, différentes compagnies ont obtenu des contrats pour au moins 151,2 milliards de dollars pour le développement, la maintenance, la production et le déploiement de l'arme nucléaire l'an dernier. Il s'agit notamment des entreprises américaines Aerojet Rocketdyne, Bechtel, Boeing, Draper, General Dynamics, Northrop Grumman, Lockheed Martin, de la britannique BAE Systems, des françaises CNIM et Safran, et ainsi de suite. "Les compagnies qui signent ces contrats dépenses des millions de dollars supplémentaires pour le lobbying des gouvernements, le financement des recherches de centres analytiques et la participation aux campagnes pour que des contrats continuent d'affluer", stipule le rapport. En 2021, les dépenses pour le lobbying dans ce secteur s'élevaient à au moins 117 millions de dollars.
Plus tôt, l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) a publié un rapport affirmant que les neuf pays nucléaires avaient commencé à moderniser activement leur arsenal. Le directeur de l'organisation Dan Smith a déclaré que "le risque d'utilisation de l'arme nucléaire semblait plus élevé aujourd'hui qu'en pleine guerre froide".
Moscou a parlé plusieurs fois de l'éventualité d'utiliser l'arme nucléaire après l'invasion de l'Ukraine. Le 27 février, le président russe Vladimir Poutine a ordonné de faire passer les forces de dissuasion stratégiques en état d'alerte. Le chef du Pentagone Lloyd Austin avait alors annoncé que l'arsenal nucléaire russe posait un "sérieux problème" pour les États-Unis. Sachant que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov affirmait que la Russie s'en tient à la thèse sur l'inadmissibilité d'une guerre nucléaire, bien qu'il juge "très significatifs" les risques d'un tel scénario.
Fin mai, la Russie a organisé une seconde répétition pour ce mois-ci d'une frappe nucléaire de l'Europe. Les unités russes ont organisé des exercices de systèmes Iskander capables de tirer des missiles de croisière et balistiques, notamment avec une ogive nucléaire, sur un terrain d'entraînement dans la région de Kaliningrad.
Sachant que, début juin, la Maison Blanche a déclaré qu'elle cherchait à maintenir les restrictions sur l'arsenal nucléaire russe prévues par le traité russo-américain sur la réduction des armes stratégiques (Start) après 2026. Ce traité a été signé en 2010 et prévoit qu'en l'espace de sept ans la Russie et les États-Unis doivent réduire leurs armements stratégiques jusqu'à 700 missiles intercontinentaux déployés, missiles de sous-marins et de bombardiers lourds, 1.550 ogives pour ces missiles, 800 missiles déployés et non déployés à bord de sous-marins et de bombardiers lourds. En janvier 2021, Vladimir Poutine a signé une loi sur la prolongation du traité Start entre la Russie et les États-Unis de cinq ans, jusqu'au 5 février 2026.
L'information obtenue à partir de sources ouvertes
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