30.05.2022
Samedi dernier le Stade de France a été submergé par des populations rappelant des mouvements de foule très souvent vus dans des pays en voie de développement. Devant les caméras du monde, l'état de la «Grande Nation» (France) a été révélé.
Ces images rappelant, par exemple, l'entrée massive récurrente de migrants dans l'enclave espagnole de Melilla, ont montré la phase dans laquelle se trouve le pays actuellement. Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a commenté cette situation et déclaré: «La guerre civile peut nous arriver».
L'Occident, donneur de leçons, se fracture. Henri Guaino était l’invité dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1 - CNEWS - Les Echos, présenté par Sonia Mabrouk. Le député des Yvelines a reparlé des débordements qui ont eu lieu samedi soir au Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des Champions au moment du coup d'envoi du match entre le Real Madrid et Liverpool. Il estime que «l'image du pays n'en sort pas grandie». Pour lui, «c'est l'image de l'Occident dans son ensemble qui se trouve affectée» et il y voit «le symptôme d'un malaise très profond de nos sociétés» car «l'Occident, qui est toujours prompt à donner des leçons au monde entier, donne aujourd'hui l'image de sociétés qui se fracturent et qui n'arrivent plus à gérer la violence qui monte».
Citant, un livre de Freud écrit en 1930, Malaise dans la civilisation, Henri Guaino affirme que ce n'est «pas la première fois» [qu'une guerre civile peut avoir lieu], rajoutant: «Ce qui me frappe dans notre époque, c'est cette idée que ce qui est arrivé à nos prédécesseurs ne peut plus nous arriver». Il a souligné la mauvaise adéquation des responsables politiques actuels en France: «Il y a quelque chose de très étonnant dans notre façon de penser le monde et de nous penser nous-mêmes qui consiste à dire, on n’a rien à apprendre des autres parce que nous nous sommes tellement meilleurs, on a pris tellement de précautions et ça ne peut plus nous arriver». «Les grandes crises financières cela ne pouvait plus nous arriver», lance-t-il. Henri Guaino martèle que «tout peut arriver» alors que les élites pensent que «cela peut arriver aux pays du tiers monde mais pas à nous, [car] nous sommes trop développés».
Il étrille les décisions prises par les responsables politiques durant la crise de la Covid-19, mais aussi le retour de la guerre pour colorer les erreurs récentes des responsables politiques: «Cela explique, d'ailleurs, beaucoup des décisions qui ont été prises et qui nous ont amené dans l'impasse que nous avons connue pendant la pandémie. Il y va de même pour la guerre: «La guerre, ça ne peut plus arriver»; «Brusquement apparaît une guerre qui commence à prendre une dimension considérable et on se rend compte que la guerre peut nous arriver». Il met en garde les téléspectateurs et surtout les élites qui sont en charge de la France que «la guerre civile est arrivée dans le passé» et qu' «elle peut nous arriver».
La journaliste sur le plateau de télévision le relance par cette question: «La guerre civile peut arriver en France?». Henri Guaino répond: «Bien sûr, elle peut arriver n'importe où». Ciblant une forme d'insurrection de droite en délocalisant la question et en plaçant le problème français sur le sol des Etats-Unis, au lieu de nommer le problème en France, il cite «la scène du Capitole» où des pro-Trump y sont rentrés le 6 janvier 2021 par l'emploi de la force pour contester les résultats de l'élection présidentielle américaine.
Cependant, d'après l'homme politique français, cet événement, qui s'est déroulé devant Paris, s'apparentait à «une guerre civile», même si «elle est encore très limitée», et force est de constater que cela n’a pas été provoqué par des éléments issus de la droite. Faut-il, donc, traduire que les mouvements de foule qui ont eu lieu au Stade de France sont le germe de cette guerre civile à venir en France?
Henri Guaino a tenu à préciser: «Il faut bien comprendre que cela -ce qui est arrivé aux générations passées- peut nous arriver aussi parce que ce qui est arrivé aux générations passées tient en général à la nature humaine». «Nous avons oublié que la nature humaine, elle ne changeait pas beaucoup au fil des siècles».
Une guerre civile s'annonce en France, mais Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports a accusé ce lundi matin sur RTL les supporters anglais qui ont participé, selon elle aux débordements avant la finale de la Ligue des champions, même si elle évoque «des jeunes des quartiers»: «Quand il y a cet amas de personnes sur le parvis, il y a des tentatives de forçage des portes du Stade de France, dans lesquelles un certain nombre de jeunes des quartiers ont tenté de s'engouffrer».
Mais, selon un policier déployé sur place, interrogé par RMC, les supporters anglais ne sont pas en cause: «Il y avait des mouvements de foule, des violences qui partent dans tous les sens. (…). C’était des groupes de 20-30 personnes masquées, toutes vêtues de noir, qui ont fait des vols à l’arraché sur tout le secteur du Stade de France. Il y a des personnes qui ont sauté les barrières, on n'était pas sur du supporter anglais. Tous les supporters confondus ont été pris pour cible, agressés dans tous les sens. Il y en a qui ont été détroussés de leurs portables, des grands-parents jusqu’aux enfants. C’était assez chaotique, on avait des supporters qui étaient désespérés. Depuis 15 ans, je n’ai jamais vu autant de vols et de violences sur un dispositif au Stade de France. Ça a été phénoménal».
Philippe Rosenthal
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