26.04.2022
Le récent voyage du secrétaire d’Etat étasunien Antony Blinken et du secrétaire à la Défense Lloyd Austin était la plus importante visite d’émissaires US dans la capitale ukrainienne depuis fin février, mais selon plusieurs analystes cette visite ne vise qu’à afficher un soutien politique au régime de Kiev, avec un impact très limité quant à la situation sur le terrain.
Yang Sheng, l’auteur de l’article pour Global Times, a analysé la récente visite des deux représentants étasuniens à Kiev, tout en questionnant plusieurs experts sur les perspectives de ladite visite pour la suite des opérationsl. Selon les experts interrogés, stratégiquement parlant – aucun impact digne de ce nom ne pourrait être mentionné.
Les hauts responsables washingtoniens lors de leur visite dans la capitale ukrainienne ont promis au régime kiévien que les Etats-Unis fourniraient plus de 300 millions de dollars de financement militaire et avaient approuvé une vente de munitions de 165 millions de dollars. Par ailleurs, Austin a également déclaré que Volodymyr Zelensky avait grandement apprécié ledit «soutien», en ajoutant que ce dernier avait «l’état d’esprit de volonté à la victoire», tandis que les USA ont «l’état d’esprit de vouloir aider à obtenir cette victoire».
Ceci étant dit, de nombreux analystes ne partagent pas l’enthousiasme des responsables étasuniens, en faisant notamment mention que l’Ukraine ne montre aucun signe pouvant permettre d’envisager un quelconque succès. Et qu’au lieu de cela – elle continue de saigner et que le territoire sous contrôle du régime kiévien ne cesse de se rétrécir.
Pour les experts interrogés par Global Times – tous ces mouvements US, y compris l’envoi de hauts dignitaires en Ukraine, ne visent surtout que des fins politiques afin d’encourager Kiev à poursuivre le combat, sans pouvoir changer la situation de manière cardinale. Parmi les aspects mentionnés: comment pouvoir transporter en toute sécurité ces fournitures d’armes et de munitions aux forces ukrainiennes encerclées ou engagées face aux troupes russes, ou encore qui bénéficie réellement des livraisons étasuniennes sur le terrain.
Pour Cui Heng, un expert du Centre d’études russes de l’Université normale de Chine orientale, Antony Blinken considère l’Ukraine comme un mandataire des USA, ajoutant également que l’augmentation du financement militaire et la vente de munitions à destination de Kiev – vise à faire prolonger le conflit, et non pas à renverser la situation, et encore moins à y mettre fin le plus tôt possible.
De son côté – Song Zhongping – un expert militaire chinois et commentateur régulier pour la télévision, a déclaré que le niveau de corruption au sein du gouvernement et des forces militaires de Kiev est tel qu’un quelconque soutien militaire ou financier ne pourra apporter un changement significatif aux événements en cours.
Enfin, Wang Yiwei – directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine – pense que la Russie sait parfaitement quant à l’incapacité de Washington de pouvoir bouleverser l’opération militaire en cours et que dans le cadre de la deuxième phase de cette opération, l’Ukraine risque de devenir un pays enclavé à sa partie terrestre, pensant que c’est à partir de ce stade alors qu’un autre cycle de pourparlers pourrait voir le jour.
Une chose est sûre, l’avis des experts chinois contraste fortement avec ceux qui paradent sur les principaux médias occidentaux – anglo-saxons comme hexagonaux. Et le souci pour ces derniers, c’est que leurs «prévisions» actuelles ressemblent fortement à celles que souvent ces mêmes personnages avaient lancé des années de cela sur la Syrie, ou plus récemment encore sur des pays comme l’Ethiopie ou le Mali. Avec à chaque fois des échecs retentissants pour lesdites prévisions et leurs auteurs respectifs.
C’est d’ailleurs ce qui différencie fortement la vision stratégique chinoise – propre à la grande civilisation de Chine. L’analyse y est profonde, avec souvent une concrétisation des pronostics. Quant aux experts autoproclamés de l’Occident, le plus souvent ils ne font que répéter les besoins de l’establishment atlantiste. Et aujourd’hui l’objectif est clair: maintenir, ne serait-ce qu’au niveau des populations occidentales l’idée quant à l’extrême nécessité de poursuivre le soutien au régime kiévien, et que malgré les difficultés, notamment économiques, déjà en cours et d’autres qui s’annoncent pour les populations concernées – ce soutien à la prétendue «résistance» ukrainienne en vaudrait la chandelle.
Une soi-disant résistance dont le mythe entretenu par l’Occident a été fermement rompu récemment dans la ville de Marioupol – lorsque les mêmes qui jouaient les «résistants» derrière le dos de la population civile – dans leurs tout derniers retranchements sont apparus comme des pleurnichards qui suppliaient les régimes occidentaux de les faire évacuer… vers l’étranger. Et cette image ne fera certainement que se renforcer encore plus dans les semaines à venir.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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