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Biden devient le politicien américain le plus impopulaire

En octobre, le président américain, Joe Biden, a failli établir un triste record pour lui et ses partisans. Plus de 50% des Américains désapprouvent ses activités. Au cours des 70 dernières années, seuls Donald Trump et Dwight Eisenhower ont eu une cote aussi basse au cours des neuf premiers mois de leur mandat. Il s'agit d'une réaction à l'échec des politiques étrangères et intérieures de Joe Biden et d'un signe avant-coureur de graves problèmes pour le président et le Parti démocrate.

Parmi les sondages effectués au cours des derniers jours d'octobre, le président sortant de la Maison Blanche a la pire note, selon Rasmussen Reports. Le sondeur indique que Joe Biden est considéré comme le plus faible des «récents présidents». Seuls 16% des indépendants pensent que Joe Biden est un commandant en chef plus fort que les présidents récents. Au lendemain du retrait chaotique de l'Afghanistan, l'appréciation des électeurs sur le leadership du président Joe Biden a fortement changé et une majorité le considère, désormais, comme un leader plus faible que ses prédécesseurs.

Le dernier sondage national téléphonique de Rasmussen Reports révèle que 57% des électeurs américains potentiels pensent que, par rapport aux présidents les plus récents, le président Joe Biden est un commandant en chef de l'armée le plus faible. Seuls 24% pensent maintenant que Joe Biden est un commandant en chef plus fort que les présidents les plus récents, contre 32% en mai. 15 % disent qu’il est à peu près le même que les présidents les plus récents en tant que chef militaire. 63% disent  que Joe Biden est moins agressif pour défendre les intérêts de l'Amérique sur la scène mondiale que les présidents récents.

29 % des électeurs américains potentiels pensent que le pays va dans la bonne direction, selon le nouveau sondage national téléphonique de Rasmussen Reports pour la semaine se terminant le 28 octobre 2021. Cependant, Donald Trump n'avait pas une telle impopularité parmi les Américains. 

Il y a des explications claires à ce résultat décourageant. Premièrement, la politique intérieure infructueuse et, surtout, la crise migratoire qui, provoquant l'assouplissement des conditions pour la légalisation des migrants illégaux, a conduit des milliers de personnes à affluer vers les Etats-Unis. Même si l'administration de la Maison Blanche semble faire de gros efforts pour arrêter les conséquences de cette crise, cela n'a pas été, jusqu'à présent, couronné de succès. De plus, Joe Biden a, de nouveau, essuyé les critiques des républicains, admettant qu'il n'avait pas eu le temps de se rendre à la frontière avec les Etats-Unis. 

Deuxièmement, à en juger par la dynamique révélée par le Rasmussen Reports sur Joe Biden, la situation en Afghanistan a sérieusement affecté les Américains. Le pourcentage de ceux qui n'approuvent pas les activités du chef de l'Etat a dépassé le pourcentage de ceux qui ont approuvé le 20 août. C'est alors que l'offensive des talibans, qui aboutit finalement à la chute de Kaboul et à une évacuation chaotique, accompagnée de pertes parmi les soldats américains et les Afghans fidèles aux Etats-Unis, a débuté. Une comparaison avec Dwight Eisenhower s'impose ici. 

La cote de Dwight Eisenhower a, également, été sérieusement gâchée par la politique étrangère à la fin de la guerre de Corée. Les Américains s'attendaient à un résultat différent du héros de la Seconde Guerre mondiale qu'un «match nul» obtenu avec les communistes. De plus, la première année de son mandat a eu lieu sous un maccarthysme rampant. La recherche hystérique d' «espions rouges» a provoqué le rejet de nombreux Américains qui ont blâmé non seulement le tristement célèbre sénateur Joseph McCarthy, mais aussi son patron, le président, pour s'être écarté des principes démocratiques. Dwight Eisenhower a réussi à surmonter cette crise et a été réélu en 1956. Joe Biden est également sur le point de briguer un nouveau mandat. Mais, pourra-t-il répéter l'expérience de celle de Dwight Eisenhower?

Enfin, troisièmement, il y a, également, contre Joe Biden, qui, après le fiasco afghan, s'est concentré sur l'économie, une hausse de l'inflation, ainsi qu'un ralentissement de la croissance industrielle. Dans les conditions actuelles, une baisse constante de la cote, notamment chez les électeurs indépendants, est un signe très désagréable pour l'actuel chef de l'Etat. L'élection partielle du Congrès est prévue en 2022. La presse américaine a déjà suggéré que la mauvaise cote de Joe Biden pourrait affecter la popularité de l'ensemble du Parti démocrate et, par conséquent, le forcer à abandonner son chef. Le départ de Joe Biden poussera la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, à devenir le chef de l'Etat. Et, Elle n'est ni directement impliquée dans le retrait infructueux des troupes d'Afghanistan, ni dans la crise migratoire.

A la recherche d'une issue à cette situation, la Maison Blanche espère l'adoption de la loi dite de 3 500 milliards de dollars. C'est le nom du paquet de mesures sur les dépenses d'infrastructures proposé par les démocrates, faisant progresser l'expansion du filet de sécurité, et pour élargir les soins de santé. Initialement, il était, en fait, estimé à 3 500 milliards de dollars, il a maintenant été réduit à 1 200 milliards de dollars, et la Chambre des représentants ne peut l'accepter en aucune façon.

Le prochain vote aura lieu mardi. La raison du rejet du projet de loi n'est pas seulement l'opposition des républicains, mais c’est aussi en raison du conflit entre l'aile gauche (ou, comme on dit aux Etats-Unis, progressiste) du Parti démocrate et sa partie centriste, orientée vers Joe Biden. Les observateurs notent que tout cela donne l'impression à l'électeur que le président des Etats-Unis a perdu le contrôle sur les membres de son parti.

La chance de Joe Biden, pour démontrer sa force, pourrait se trouver lors des élections de ce mardi concernant le poste de gouverneur, en particulier en Virginie. Dans cet Etat, le républicain, Glenn Youngkin, pour qui Donald Trump fait directement campagne, et le démocrate, Terry McAuliffe ont des cotes presque égales. Ce dernier est soutenu personnellement par Joe Biden, ainsi que par l'ancien président Barack Obama. La victoire de Terry McAuliffe, bien sûr, peut faire le jeu de Joe Biden. Même si les élections de ce mardi aux Etats-Unis n’en sont pas pour autant des affaires locales et insignifiantes, comme en Virginie, et même si le scrutin pour le poste de gouverneur pourrait avoir des répercussions jusque dans le bureau du président Joe Biden, à Washington, selon les observateurs, la chute de la cote du président actuel ne peut maintenant être empêchée que par un miracle.

Philippe Rosenthal 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

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