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Les tentatives de l'UE d'affaiblir l'influence russe sur les prix du gaz ont joué contre elle

Le refus de signer des contrats gaziers associés au prix du pétrole avait profité à l'Europe quand le gaz était abondant, mais cette année il coûtera aux membres de l'UE 30 milliards de dollars de plus que l'an dernier. Et à quoi faut-il s'attendre par la suite? 

Pendant des années, l'UE cherchait à affaiblir l'emprise de la Russie sur les livraisons de gaz en créant un marché gazier "libéralisé". Cette année, ces efforts sont revenus comme un boumerang en Europe, car l'afflux de gaz a significativement diminué, ce qui a provoqué une crise énergétique sur tout le continent, écrit la revue américaine The Wall Street Journal. 

Les ministres européens de l'Énergie se sont rencontrés le 26 octobre pour régler le problème de pénurie de gaz, qui ruine les ménages et fait monter le prix des produits - des métaux aux engrais. Mais ils ne peuvent pas faire grand-chose sans une augmentation immédiate des fournitures, or la Russie ne se presse pas de venir en aide à l'Europe. 

Les entreprises et les hauts responsables européens faisaient pression depuis dix ans sur le géant énergétique russe Gazprom, qui est aujourd'hui le plus grand fournisseur de gaz en UE, afin de remplacer les contrats à long terme associés aux prix du pétrole par des ventes basées sur le prix du marché du gaz en temps réel. 

Cela faisait partie des efforts auxquels s'opposait Gazprom pour créer un marché plus large où les différents fournisseurs de gaz seraient en concurrence pour le marché européen. Mais les Européens n'ont connu qu'un succès partiel dans cette voie. La Russie restait un fournisseur dominant accordant à Moscou une immense influence sur l'une des principes sources européennes d'électricité et de chauffage. 

Quand le gaz était abondant, le passage aux conditions du marché était bénéfique. La majeure partie de la dernière décennie, il était moins cher que le pétrole. Mais dans le cadre du déficit gazier actuel, ses prix montent en flèche. 

L'aspiration de l'Europe à associer ses contrats gaziers aux prix spot sur le gaz et non aux prix du pétrole portait ses fruits seulement jusqu'à cette année. Mais à présent, selon l'agence S&P Global Platts, les prix européens du gaz ont bondi jusqu'à 62-65 euros/MWh (convertis en électricité), alors que début 2021 ils s'élevaient à seulement 15,17 euros/MWh. 

Gazprom a refusé d'exporter en Europe plus de gaz qu'il n'est prévu par ses contrats. Le président russe Vladimir Poutine a associé les livraisons supplémentaires de gaz vers l'Europe à l'autorisation définitive de la mise en service du nouveau gazoduc Nord Stream 2 en Allemagne, sujet à controverse. 

Le Kremlin affirme que l'Europe est elle-même responsable du déficit actuel et que les pays ayant conservé leurs anciens contrats pétroliers avec Gazprom, notamment la Turquie, reçoivent aujourd'hui du gaz moins cher. 

L'UE déclare que ses problèmes gaziers actuels sont temporaires et résultent d'un concours de facteurs de la période actuelle où les économies reprennent après la pandémie de Covid-19. La direction de l'UE n'est pas encline à revenir à l'ancien système de prix contractuels à long terme. 

Les espoirs de l'Europe d'une hausse significative des livraisons de gaz en provenance d'autres sources, d'Asie centrale au gisements découverts dans les montagnes européennes, n'ont rien donné. La production de gaz en UE a chuté à cause d'une rapide fermeture de l'immense gisement de Groningue aux Pays-Bas. 90% du gaz consommé en UE vient de l'étranger, sachant que pratiquement la moitié de ses importations provient de Russie. 

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré la semaine dernière que l'Union devait diversifier les fournisseurs ainsi qu'accélérer le passage à l'énergie propre. "Aujourd’hui, l'Europe est trop dépendante du gaz, elle est trop attachée aux importations de ce combustible. Cela nous rend vulnérables", a-t-elle déclaré. 

James Marson, Joe Wallace

Source: https://www.wsj.com/articles/europes-push-to-loosen-russian-influence-on-gas-prices-bites-back-11635327001#comments_sector

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