L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) organise un exercice militaire antiterroriste conjoint et devra annoncer sous peu la procédure d’adhésion en qualité de membre de plein droit de la République islamique d’Iran. Retour sur ces actualités.
Sur le plan sécuritaire, les militaires des pays membres de l’OCS ont entamé les exercices militaires conjoints en matière de lutte contre le terrorisme à Orenbourg, en Russie. Ainsi, les représentants des forces armées du pays d’accueil, ainsi que de Chine, du Kazakhstan, du Tadjikistan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan, de l’Inde et du Pakistan, prendront part à ces manœuvres jusqu’au 25 septembre prochain. Le nom de l’exercice est Peace Mission 2021.
Selon les informations communiquées par le ministère russe de la Défense, dans le cadre dudit exercice les contingents militaires des pays de l’OCS travailleront ensemble la préparation et la conduite d’une opération antiterroriste conjointe. L’exercice Peace Mission a lieu une fois tous les deux ans dans le cadre de l’accord entre les Etats membres de l’Organisation de coopération de Shanghai sur la conduite d’exercices militaires conjoints, daté du 27 juin 2007.
Au-delà du fait que l’interaction militaire et antiterroriste au sein de l’OCS est devenu un sujet récurrent et stratégique, l’aspect géopolitique occupe également une place de première importance au moment où l’Eurasie est devenue le fer de lance du renforcement du concept multipolaire mondial actuel, tout en permettant de donner une image si fortement différente et légitime de la véritable communauté internationale. Et en ce sens, un événement important sera annoncé sous peu au sein de l’OCS.
Plus exactement – l’annonce si attendue du lancement de la procédure d’intégration de l’Iran en qualité de membre de plein droit. Pour rappel, la République islamique est depuis 2005 et jusqu’à maintenant membre-observateur de l’organisation internationale eurasienne. En effet et lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, qui se tiendra les 16 et 17 septembre prochain au Tadjikistan, le début de la procédure d’adhésion de l’Iran en qualité de membre de plein droit sera annoncé, indiquent plusieurs médias appartenant aux pays de l’OCS.
Si cette perspective qui est déjà à l’ordre du jour depuis un certain moment se confirme sous très peu, cela signifiera tout simplement que l’OCS prend un nouvel envol et renforcera considérablement son statut d’organisation internationale majeure, le tout à l’heure des défis existants – notamment de la part des nostalgiques de l’ordre unipolaire – dépassé, révolu, terminé. Cela sans oublier un autre fait majeur lorsqu’on aborde la question de la communauté internationale: celui que l’Organisation de coopération de Shanghai représente à elle seule, sans même comptabiliser les alliés de la philosophie eurasienne à divers endroits du monde – de l’Afrique jusqu’en Amérique latine, et même jusqu’en Europe, pratiquement la moitié de la population terrestre. Et donc – bien loin devant la communauté dite occidentale (et non pas internationale).
Quant à l’Iran, cette confirmation d’un vœu de longue date affirmera tout simplement la réalisation d’un des axes prioritaires de la politique étrangère iranienne contemporaine. Et constituera une réponse plus qu’efficace aux attaques qui visent non seulement Téhéran, mais également Pékin et Moscou – en qualité des trois principaux adversaires géopolitiques et stratégiques de Washington.
Une chose est sûre: le schéma de l’establishment occidental et de certains des régimes lui étant affiliés à tenter de saboter l’intégration eurasiatique, à travers la création non seulement d’obstacles, mais également de nouveaux foyers de tensions – fera face à l’extrême détermination des civilisations eurasiennes à mettre ses initiateurs hors d’état de nuire. Le tout en étroite coordination. Et ne se limitant pas dans cette interaction uniquement au grand espace eurasien.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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