Mardi 5 mai, la milice du Gouvernement d'entente nationale (GEN) du premier ministre Fayez el-Sarraj a lancé une offensive majeure contre la base aérienne d'Al-Wattia contrôlée par l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar. Cette offensive est soutenue par l'aviation avec un large usage de drones d'attaque turcs.
Les unités du 134e bataillon de l'ANL, en dépit des grandes pertes de personnel et la supériorité des forces ennemies, qui avancent progressivement dans plusieurs zones, continuent de tenir les positions occupées. Le commandement de l'armée libyenne a projeté d'urgence dans la région de la base un bataillon d'infanterie supplémentaire d'environ 500 hommes, qui a rejoint la bataille mercredi 6 mai.
Le ministre des Affaires étrangères du GEN, qui est également à la tête de l'offensive, a annoncé une victoire proche sur les forces de l'ANL dans la région d'Al-Wattia, en soulignant que "les troupes de Fayez el-Sarraj sont dotées des armes les plus modernes dont l'armée de Haftar ne dispose pas".
La Turquie attend avec impatience l'annonce de la victoire en Libye. A la veille de l'offensive le président turc Recep Erdogan a annoncé au gouvernement sa décision d'accroître l'aide militaire et militaro-technique au profit du GEN. Le porte-parole officiel du parti de la justice et du développement au pouvoir Ömer Çelik a souligné à la télévision que "l'offensive des troupes d'el-Sarraj est dans l'intérêt de la Turquie et de son peuple".
Jeudi 7 mai, l'agence de presse turque Anadolu a publié un article intitulé "Libération de la base d'Al-Wattia… le déclin des rêves de Haftar".
Selon le directeur de l'Observatoire des droits de l'homme en Syrie de Londres Rami Abderrahmane, à l'heure actuelle la Turquie en envoyé en Libye près de 11.000 combattants et militaires turcs, dont environ 8.000 se trouvent en première ligne. En outre, plus de 3.000 mercenaires suivent une formation spéciale dans des centres militaires en Turquie en attente d'être envoyés au Nord de l'Afrique. La grande majorité de mercenaires recrutés par les Turcs sont d'anciens membres de groupes terroristes interdits en Russie et en Turquie même, Al-Qaïda et Daech. A cet instant, les pertes de Fayez el-Sarraj s'élèvent à environ 300 hommes.
La base aérienne d'Al-Wattia se situe à 140 km au Sud-Ouest de Tripoli. En été 2019, après la perte du contrôle de la ville de Garian, ce site a été transformé en centre de contrôle opérationnel de l'armée libyenne sur le flanc Ouest. Jusqu'à présent l'aérodrome était activement utilisé pour stationner l'aviation de guerre qui appuyait les opérations aux abords de Tripoli et contrôlait l'ennemi à l'Ouest du pays.
Ce site est d'une importance stratégique et sa perte pourrait sérieusement compliquer la situation de l'Armée nationale libyenne. Il est primordial de préserver le moral des troupes qui assurent la défense, car certains n'ont pas résisté à la pression et ont reculé sans ordre ou ont fui, ce qui a prédéterminé un certain succès des actions des mercenaires.
Selon le porte-parole officiel de l'ANL le général Ahmad al-Mismari, l'unité projetée dans la zone de combat possède une grande expérience militaire et représente l'élite de l'armée.