Dans un entretien donné au Time, le président français, qui a selon Time «des goûts musicaux du siècle dernier pour aimer Charles Aznavour et Johnny Hallyday», dit que «construire cette nouvelle France est mon obsession». Emmanuel Macron se présente dans une chemise blanche avec des manches ouvertes qu'il retrousse devant le photographe de Time pour montrer sa volonté de «retrousser les manches». Les journalistes du Time découvre un président qui ne semble pas porter les stimagtes des mois passés en raison des fortes et violentes manifestations des Gilets jaunes. Mais en posant dans une chemise blanche, qui ressemble aussi à celle du condamné allant à la guillotine, la photo de Time semble révéler, malgré elle, la destinée à double tranchant du jeune président français.
Time écrit qu'«à mi-parcours d’un mandat de cinq ans, Macron avance avec la deuxième partie de ce qu’il appelle sa «révolution». Chez lui, il engage les syndicats pour réformer les énormes retraites du pays. Et sur la politique étrangère, il joue le pacificateur; Il tente de réunir les dirigeants russes, ukrainiens et allemands pour résoudre le conflit à la frontière orientale de l’Ukraine et exhorte le président Donald Trump à se rencontrer face à face avec l’Iranien Hassan Rouhani. Il reste convaincu de ce qui il devrait être en tant que président. Mais dans le même temps, dit-il, l'expérience de sa présidence l'a laissé se sentir seul et exposé. Il dit qu'il se trouve dans la «Vallée de la Mort» entre le lancement des réformes et le fait de les voir porter leurs fruits». «La fin de la «Vallée de la Mort» est le jour où vous avez des résultats». «De l’autre côté de la Vallée de la Mort» se trouve un pays transformé», «construire cette nouvelle France est mon obsession» dit Macron au Time. «C’est pourtant dans cette poursuite que se trouvent ses plus grands problèmes» souligne Time car depuis l'annonce de la réforme des retraites, les syndicats sont dans la rue avec les Gilets jaunes. Le Time écrit que, même si «certaines choses se sont améliorées depuis l'arrivée au pouvoir de Macron, que «le taux de chômage de la France (8,5%) est maintenant le plus bas depuis plus de dix ans, contre 9,5% au moment de son arrivée au pouvoir, selon des statistiques de UE» et que l’investissement direct étranger en France a été l’année dernière le plus élevé des dix dernières années et que la croissance en 2019 devrait s’établir à 1,3%, le président français, «en poussant à une refonte de l’une des institutions les plus chères de la France: les retraites financées par l’État, qui absorbent 14% des dépenses publiques, s'attaque à une vaste majorité de la population car «les privilèges spéciaux accordés à des dizaines de professions par les syndicats au fil des décennies ont été les premiers à être mis sur le billot».
«Le concept même de justice sociale pose un grave problème au gouvernement actuel» avoue Time. Macron a expliqué au Time que «c’est une nécessité de construire ce nouveau pays, cette nouvelle France du XXIe siècle». Mais Time, en accompagnant Macron à Bonneuil-sur-Marne, ville bourgeoise située à 10 km au sud-ouest de la ville, a vite constaté que «les entreprises locales ont embauché environ 120 personnes au chômage à long terme, en leur proposant une formation et en les intégrant dans la population active» alors que Macron veut le désengagement de l'Etat. «La société se défait. C’est plus ou moins ce que nous vivons actuellement», «si nous ne sommes pas en mesure de résoudre le problème de la grande pauvreté, elle continuera à s'effriter» dit Macron à Time.
Macron a déclaré que son gouvernement dépenserait 1,1 milliard de dollars pour le programme au cours de la prochaine année, contre un peu plus de 900 millions de dollars l'année dernière, afin de créer 175 000 nouveaux emplois.
Olivier Renault