Le sommet du G7, qui débute samedi à Biarritz pour finir le 26 août, adopte un dispositif de sécurité exceptionnel pour le rassemblement des représentants des pays les plus riches du monde. La bunkérisation de cette élégante ville balnéaire de la côte basque, dans le sud-ouest de la France, fait les titres de la presse et souligne une rupture consommée entre les peuples et les élites. Les organisateurs du G7 vivent dans la peur. Peur des Gilets jaunes? De menaces terroristes? Après avoir passé ses vacances au Fort de Brégançon, le président français organise le G7 «dans un bunker» en interdisant les citoyens de circuler librement dans la ville ce qui détonne quand on connaît les priorités de ce G7.
A partir de samedi et jusqu'à lundi, les chefs d'Etat des sept pays les plus industrialisés (la France, les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon et le Canada) vont se réunir dans cette élégante ville balnéaire des Pyrénées-Atlantiques. Un thème principal de ce G7 est «la lutte contre les inégalités, au sein de nos sociétés et dans le monde» ce qui, comme l'écrit le site de l'Elysée dédié, «est une question de justice tout autant qu’une urgence à laquelle il faut s’atteler si nous voulons regagner la confiance de nos citoyens dans notre système de gouvernance international». Le G7 va évoquer la promotion des libertés démocratiques, la transformation digitale et du dérèglement climatique. Sur le site officiel de l'Elysée consacré au G7, l'Afrique du Sud, connue pour sa corruption, la grande pauvreté de sa population noire et les massacres des fermiers blancs, est présentée comme l'une des quatres grandes démocraties (grands partenaires engagés dans la protection et la promotion des libertés démocratiques) invitées avec l'Australie, le Chili et l'Inde. D'ailleurs le président français continue de tendre la main au continent africain en invitant «6 partenaires africains pour bâtir un partenariat d’égal à égal avec ce continent d’avenir» qui sont avec l'Afrique du Sud, le Burkina Faso, l’Egypte, le Sénégal, le Rwanda sans oublier Moussa Faki, au titre de Président de la Commission de l’Union africaine, aussi invité au Sommet.
Plus de 90 escadrons de gendarmes mobiles et compagnies de CRS sont déployés. Les autorités ont déjà mis en place des barrages filtrants à la frontière espagnole et des contrôles aléatoires ont lieu près de Bayonne. Des arrêtés préfectoraux d'interdiction de se déplacer à Biarritz, Bayonne et Anglet sont émis à l'encontre de personnes déjà connues des services de renseignement français pour «des violences» lors d'événements du même genre. Un journaliste free-lance allemand, qui travaille pour une radio d'extrême gauche, a été arrêté par la police française à Dijon dès le 9 août et expulsé en Allemagne. Un véritable arsenal se trouve au G7 à Biarritz. L'armée de l'air, de terre et la marine sont mobilisées avec la police avec d'importants moyens. Une batterie de missiles sol-air est déjà en place, ainsi qu’une frégate anti sous-marine. «Des dispositifs anti-drones sont prévus pour éviter tout survol de la cité balnéaire. La mer sera sous haute surveillance au niveau de la baignade et des activités nautiques sur 18 km de côtes, de Guéthary à Tarnos, et sur une bande de 6 miles au large» écrit PresseLib’ qui traite de l’information du Pays Basque. Le G7 de Biarritz, qui veut un monde plus sûr car «la sécurité et la lutte contre le terrorisme constitueront l’une des priorités du Sommet du G7 de Biarritz», confirme en tout cas ce point sécuritaire sur le terrain.
«Ce contre-G7 s’installe dès maintenant à Urrugne, et se prolongera à Hendaye et à Irun, du 21 au 23 août pour des conférences, débats et ateliers. 12.000 personnes devraient ainsi déferler sur le Pays Basque» écrit PresseLib’. Les manifestants dénoncent «ce déploiement de folie et le coût exorbitant de ces trois journées» car ce G7 «a deux thèmes principaux qui sont la lutte contre toutes les inégalités et la défense environnementale», ce qui n'est «pas vraiment un exemple» pour les opposants au G7 qui sont interdits de circuler dans Biarritz. «Des dizaines d’organisations vont donc rassembler des milliers de militants dès ce lundi. Des conférences et des débats sur les grands enjeux mondiaux vont être proposés afin de faire des propositions alternatives aux politiques menées par les sept puissances que sont les Etats-Unis, le Canada, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie» et «ce contre-sommet du G7 veut mobiliser la société civile pour faire entendre une autre voix» écrivent les opposants au G7 bunkérisé.