L'investisseur et économiste américain George Soros a fêté ses 89 ans. Au cours de sa vie il a obtenu le statut d'une véritable icône de Wall Street, il est connu pour son activité caritative à grande échelle et, évidemment, pour ses prédictions économiques.
George Soros a prédit sans se tromper le défaut de paiement en Russie en 1998. A quelques jours de l'effondrement de l'économie russe le journal Financial Times a publié sa lettre qui stipulait:
"Les secousses sur les marchés financiers russes ont atteint un stade critique. Les banquiers et les opérateurs qui ont emprunté des fonds gageant des actifs sont incapables de verser les dépôts de garantie, et la vente forcée des actifs a touché aussi bien le marché des actions que des obligations."
L'économiste américain affirmait que la catastrophe pouvait être empêchée uniquement par des actions immédiates et résolues. Le Kremlin a décidé d'ignorer les recommandations de George Soros. Le 17 août 1998, le système banquier russe a commencé à s'effondrer en entraînant tout le pays derrière lui.
Approximativement à la même période George Soros avait prédit la crise en Asie. Mais en l'occurrence il n'était pas un observateur extérieur, mais un acteur du processus qui avait gagné pas mal d'argent sur ses pronostics. Au milieu des années 1990, les économies de la Thaïlande, des Philippines, de la Malaisie, de la Corée du Sud et de l'Indonésie attiraient activement les crédits étrangers et se développaient si vite que cela a fait surchauffer le marché. Les spéculateurs et les investisseurs attaquaient les monnaies asiatiques. George Soros a notamment vendu des bahts thaïlandais pour plus de 1 milliard de dollars. La monnaie s'est effondrée, et avec elle l'économie d'autres pays d'Asie orientale. Le premier ministre malaisien Mohamad Mahathir a déclaré qu'il considérait l'investisseur américain comme l'initiateur de la crise.
Encore plus tôt, en 1992, George Soros a obtenu le titre de "l'homme qui avait ruiné la Banque d'Angleterre". La livre était surestimée à l'époque, mais les autorités financières maintenaient le cours et pouvaient compter sur la confiance du marché. George Soros et son fonds alternatif Quantum Fund avaient misé sur la brève vente de la livre en espérant gagner sur une rapide dévaluation de la monnaie. Soros avait investi 10 milliards de dollars dans ce projet, et d'autres grands investisseurs avaient suivi son exemple. Au final, la situation sur le marché est devenue menaçante et la Banque d'Angleterre a dû dévaluer la livre. C'est ainsi que George Soros est devenu célèbre en tant qu'économiste et a gagné 1 milliard de dollars.
Au printemps 2018, George Soros s'est mis à parler de l'inévitabilité d'une nouvelle crise mondiale. Selon lui, l'économie mondiale ne supportera pas le renforcement du dollar et la fuite des capitaux des marchés émergents. Parmi les "racines du mal" George Soros a mentionné également la politique du président américain Donald Trump.
"Tout ce qui pouvait aller de travers est allé de travers", a-t-il déclaré. Selon l'économiste, l'UE se trouve en "danger existentiel": "L'euro possède de nombreux problèmes irrésolus, et il ne faut permettre [aux politiciens européens] de détruire l'Union européenne." D'après lui, il existe également des craintes à cause de l'échec de l'accord nucléaire avec l'Iran et de la destruction de "l'alliance transatlantique entre l'UE et les USA".
George Soros pense que l'Europe doit mettre au point et financer un "plan Marshall" pour l'Afrique à hauteur de 30 milliards de dollars, dont la réalisation permettrait de réduire le flux de migrants dans les pays européens et la tension sociale. George Soros a également suggéré de
transformer radicalement l'UE, notamment renoncer aux engagements des pays membres à adhérer à la zone euro.
La situation en Europe attire l'attention de Soros depuis longtemps: en 2011, il tirait la sonnette d'alarme à cause des dettes de la Grèce, et un an plus tard il prédisait l'effondrement de la zone euro. En 2016, il a déclaré que le Brexit avait déclenché une "crise sur les marchés financiers d'une gravité comparable aux années 2007-2008". Cependant, les Européens ne prennent pas souvent ses initiatives et propositions avec optimisme.
En 2010, l'économiste parlait du rôle grandissant de la Chine sur la scène financière internationale. Il prédisait que le centre d'influence sur les événements dans le monde se déplacerait prochainement de Washington à Pékin. Il voyait les raisons de tels changements dans l'imprévoyance de la politique économique des autorités américaines.
Nombre d'experts économiques considèrent George Soros comme un initiateur de crises prêt à s'enrichir sur le malheur des autres et sur l'effondrement d'Etats entiers. Ainsi, le lauréat du prix Nobel d'économie Paul Krugman qualifie de "soros" les organisateurs de crises monétaires qui manipulent les marchés pour leur propre profit.
En même temps, George Soros est connu non seulement comme économiste, mais également comme philanthrope – il a donné pour la charité 32 milliards de dollars, soit 79% de sa fortune.
Bien évidemment, Soros n'est pas resté complètement "fauché" suite à une telle activité caritative – il fait partie du top-400 des personnes les plus riches du monde selon Forbes, se plaçant 178e du classement avec une fortune de 8,3 milliards de dollars.