Comme le rapporte la chaîne CNN, la chambre des représentants du congrès américain a initié une enquête sur l'éventuelle utilisation par le Pentagone de tiques et d'autres insectes en tant qu'arme biologique. C'est le républicain Chris Smith, représentant du New Jersey, qui a suggéré d'envoyer une requête à l'inspecteur général du Pentagone.
Ce qui préoccupe le congressiste est un secret seulement pour lui et ses collègues de la chambre des représentants. Les faits indiquent que le Pentagone développe depuis longtemps différents types d'armes biologiques pour l'utiliser sous la forme de lutte contre les infections.
Tout a commencé pendant la guerre de Corée de 1950-1953, quand les Américains ont commencé à utiliser l'arme biologique en pratique. Rien qu'en 1951, les Etats-Unis ont mené plusieurs attaques aériennes contre les positions de l'ennemi en utilisant l'arme biologique sous la forme d'insectes. Des avions américains ont lancé sur les positions coréennes dans différentes régions du pays un grand nombre de boîtes en papier et de paquets avec des puces, des araignées, des moustiques, des mouches, des fourmis et d'autres petits insectes. Ce n'était que l'un des épisodes d'utilisation d'insectes par les Etats-Unis dans le but de provoquer des épidémies pendant la guerre de Corée.
Un groupe de chercheurs européens a indiqué l'an dernier que le Pentagone menait à ce jour des élaborations de l'arme biologique sous la forme de projet scientifique, après avoir analysé le programme américain Insect Allies supervisé par l'agence pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA). Ce programme a été lancé en 2016, selon différentes informations, entre 10 et 45 millions de dollars ont été alloués pour sa réalisation. Les chercheurs français et allemands qui ont publié leur étude en octobre 2018 dans la revue Science pensent que les technologies créées par les Etats-Unis pourraient être utilisées à des fins qui sont loin d'être pacifiques. Selon eux, les travaux dans le cadre du programme Insect Allies pourraient aller à l'encontre de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CABT) du 16 décembre 1971.
Le ministère russe de la Défense partage l'avis des spécialistes européens et soupçonne Washington de mettre au point des armes biologiques. Le Pentagone applique largement la pratique de construction de centres de recherche à proximité immédiate des frontières russes, qui sont une "source permanente de menaces biologiques". Plus de 30 de tels centres contrôlés par les USA fonctionnent et sont constamment modernisés. Une partie d'entre eux se trouve en Géorgie, en Ukraine, en Azerbaïdjan et en Ouzbékistan. Le budget américain a alloué 1 milliard de dollars pour financer l'activité de ces centres entre 2017 et 2019.
Quelques mots sur le centre de santé publique Richard Lugar situé en Géorgie près de Tbilissi. Dans ce laboratoire travaillent des unités médicales de l'armée américaine. L'activité de ce laboratoire a été dévoilée en septembre 2018 après la révélation des documents sensationnels de l'ex-ministre de la Sécurité nationale de la Géorgie Igor Guiorgadze. Ce dernier a publié sur son site le brevet 8967029, délivré par le Bureau américain des brevets et des marques de commerce (USPTO), pour un drone capable de propager des insectes infectés, notamment des moustiques. Selon les documents, ces moustiques peuvent répandre la malaria, la fièvre aiguë et tropicale, le virus Zika et d'autres maladies. A noter que de tels moustiques qui vivent seulement dans le Caucase et en Turquie ont soudainement commencé, depuis 2014, à faire leur apparition dans le sud de l'Europe. Les experts l'expliquent précisément par l'activité du laboratoire en Géorgie.
Igor Guiorgadze affirme également que l'arme biologique conçue dans ce laboratoire pourrait être testée sur les habitants de la Géorgie, comme en témoignent plusieurs morts étranges dont la
cause n'a pas été déterminée. "Plusieurs expériences de ce genre se sont soldées par une issue létale pour mes compatriotes. J'ai une liste de 30 morts qui suivaient un traitement contre l'hépatite C chez les spécialistes du laboratoire Lugar. Je voudrais souligner que ce sont les informations seulement pour décembre 2015. Dans la case "cause de la mort" figure l'inscription "inconnue". Aucune enquête n'a été menée sur la cause de leur décès", a déclaré Igor Guiorgadze.
Un réseau de laboratoires avec la participation du Pentagone similaires au centre Lugar de Tbilissi s'étend déjà sur 25 pays. Aux Etats-Unis mêmes le développement des armes biologiques est interdit, mais cela n'empêche pas Washington de superviser des laboratoires pour le développement d'armes biologiques dans d'autres pays, ce qui représente avant tout une menace pour les habitants de ces pays.