Ce mardi 2 juillet les 28 représentants des Etats membres de l'UE ont enfin décidé sur la succession de Jean-Claude Juncker alors que le début des discussions s'était passé à «faire nuit blanche» à Bruxelles dans la nuit de dimanche dernier à Lundi matin. Les pays du groupe de Visegrád avait refusé le candidat Frans Timmermans, Emmanuel Macron le candidat Manfred Weber. L'engrenage de l'UE semblait bloqué. Donald Tusk a sorti dans la journée du 2 juillet la carte Ursula von der Leyen -une figure qui fait polémique dans son pays- qui devrait devenir la première présidente de la Commission européenne car cette candidature doit être approuvée par le Parlement européen.
Les pays du groupe Visegrád font poids mais la Hongrie surprend. La Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne avec l'Italie avaient dit «non» au choix porté par les pays fondateurs historiques de cette Union européenne pour le candidat Frans Timmermans suite au refus du président français de valider la candidature de Manfred Weber. C'est que Frans Timmermans est pour l'ouverture des frontières pour les migrants, une orientation politique qui heurte les sensibilités politiques des pays du groupe Visegrád et de l'Italie surtout ce 2 juillet où la capitaine Carole Rackete du Sea-Watch, qui vient d'être libérée, se trouvait au tribunal pour répondre des accusations de transport illégal de migrants à Lampedusa. Emmanuel Macron refusait vivement le candidat Manfred Weber en lui préférant Angela Merkel même si cette dernière semble avoir des soucis de santé avec ses tremblements à répétition. Voilà que Donald Tusk, fervent partisan de la polique allemande au sein de l'Union européenne a proposé la candidature d'Ursula Gertrud von der Leyen actuelle ministre de la Défense à Berlin, une offre, donc, sortie comme à la dernière minute pour faire avancer l'engrenage de cette Union européenne. Le choix porté sur Ursula von der Leyen par Viktor Orbán, comme l'écrit Die Welt https://www.welt.de/politik/ausland/article196227947/EU-Gipfel-Ursula-von-der-Leyen-soll-Kommissionschefin-werden-Orban-gefaellt-das.html- surprend car cette dernière soutient depuis le début la politique d'Angela Merkel sur les migrants (l'ouverture des frontières et la suspension provisoire des accords de Dublin pour cela) et en tant que ministre de la Défense l'encerclement de la Russie par l'OTAN deux points qui auraient dû pousser le Premier ministre hongrois à s'opposer à la candidature d'Ursula von der Leyen. En outre, Ursula von der Leyen ne fut pas une excellente ministre fédérale de la Famille, ni du Travail, et se trouve mise en cause dans son pays pour avoir donné des contrats d'audits sur l'armée à des proches pour 660 millions d'euros https://www.spiegel.de/politik/deutschland/ursula-von-der-leyen-ministerium-haelt-zahlen-zu-beraterbudgets-zurueck-a-1257051.html
Un président du Parlement européen qui doit être élu quoi qu'il arrive. «Pas une image sérieuse de l’Europe» avait déclaré Emmanuel Macron à l'issue de la rencontre infructeuse des chefs d'Etat et de gouvernement européens du lundi 1 juillet comme le relate les média comme à l'exemple de 20 Minutes https://www.20minutes.fr/monde/2553855-20190701-echec-sommet-europeen-emmanuel-macron-fustige-image-serieuse-europe Emmanuel Macron indiquait qu'il ferait tout pour obtenir un accord ce mardi 2 juillet. Ce qui fut fait. Malgré le manque de décision sur le candidat au poste de président de la Commission européenne le président sortant du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani, membre du PPELe avait déclaré dès dimanche «nous élirons notre président le 3 juillet quel que soit le résultat» du sommet. Tout devait se faire au forcing. Les aveux du président français sur l'incapacité des Etats de l'Union européenne à prendre des décisions rapides, le poids des pays du groupe de Visegrád contre l'Union européenne et la démonstration de force des députés du parti britannique Brexit Party qui ont montré leur dos quand retentissait l'Ode à la joie de Beethoven c.a.d l'hymne européen, confirment que le bon fonctionnement démocratique de la machine européenne est bel et bien enrayé même si le joker Ursula von der Leyen qui a aussi été présenté avec le soutien de Viktor Orbán surtout que cette carte confirme une domination allemande à la plus haute instance de l'Union européenne.
Le Premier ministre Charles Michel doit devenir le président du Conseil européen, Christine Lagarde la présidente de la banque européenne et l' Espagnol Josep Borrell obtenir le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères.