Les élections municipales d'Istanbul ont été remportées par le candidat de l'opposition du Parti républicain du peuple Ekrem Imamoglu. Pourquoi cet événement local est-il à la une des médias mondiaux? Et qui est Ekrem Imamoglu?
Ce dimanche, il a devancé le candidat du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir Binali Yildirim, proche collaborateur du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ekrem Imamoglu a 49 ans. Avant de présenter sa candidature aux municipales en début d'année il était à la tête de l'administration du district Beylikdüzü d'Istanbul, et il était peu connu.
Il a remporté les municipales de mars avec une avance de 13.000 voix, mais les résultats ont été annulés par la Commission électorale centrale, qui a constaté plusieurs infractions. Cependant, les analystes ont immédiatement déclaré que les autorités prises aux dépourvu ne voulaient tout simplement pas laisser Istanbul entre les mains de l'opposition.
Désormais, elles n'ont plus qu'à reconnaître sa seconde victoire. «Tout ira bien», stipulait le slogan de campagne d'Ekrem Imamoglu. Toutefois, les experts prédisent que tout n'ira pas bien pour tout le monde.
Que signifie la victoire d'Ekrem Imamoglu?
C'est une époque difficile pour le président turc. La victoire d'un candidat de l'opposition dans la capitale à deux reprises indique que la partie plus instruite et progressiste de la société turque exige des changements. Et ces exigences devront être prises en compte: Istanbul est une ville importante pour Recep Tayyip Erdogan. C'est une mégapole de 17 millions d'habitants, un centre financier et économique du pays. Et c'est ici que le dirigeant turc avait entamé sa carrière politique en devenant maire d'Istanbul en 1994.
Après sa victoire Ekrem Imamoglu a déclaré qu'il était prêt à coopérer avec le président turc au profit de la population, mais quel sera ce dialogue? Recep Erdogan a lui-même déclaré à plusieurs reprises: «Quand tu gagnes à Istanbul, tu gagnes en Turquie.»
D'après cette logique, c'est un leader potentiel du pays qui a été élu maire d'Istanbul, et nombre d'analystes pensent que c'est effectivement le cas.