Général Juan Antonio Chicharro, président de la Fondation nationale Francisco Franco, nous donne sa version des faits sur la volonté du gouvernement socialiste espagnol de retirer la dépouille du général Franco du mausolée du Val des Morts. Le 25 août 2018 le gouvernement socialiste espagnol a décidé d'exhumer les restes du général Franco. Le 4 juin la justice espagnole stoppe le projet. Un projet international chapeauté par l'Allemagne veut modifier le mausolée du Val des Morts.
Quelle est la réelle signification du mausolée du Val des Morts pour la fondation Franco, pour l'Espagne mais aussi pour l'Europe?
Général Chicharro: La vallée des morts a été créée par Francisco Franco dans le but de donner un enterrement digne et chrétien aux combattants des deux camps qui le souhaitaient. C’est un monument qui n’a cherché que la réconciliation des Espagnols sous l’énorme Croix, symbole ultime de l’amour fraternel. Il est vrai que ceux de la partie nationale ont été identifiés et que la plupart des républicains ne l'ont pas été, mais il s'agissait des restes de personnes inconnues pour la plupart et qui avaient rempli les fosses communes après la guerre. Franco aurait pu faire dans le plus pur style communiste mettre le feu ou donner de la chaux vive, mais il préférait un enterrement décent. Il symbolise la réconciliation et c'est un centre de prières quotidiennes sous la conduite de la communauté bénédictine pour la paix et l'avenir de l'Espagne.
Pourquoi on ne peut pas déplacer la dépouille du général Franco?
Général Chicharro: Il n'y a aucune preuve nulle part que Franco ait voulu y être enterré. C'était le gouvernement de l'époque et le roi Juan Carlos Ier qui le voulurent. En ces jours de 1975, personne ne s’étonna que cela soit ainsi pour la simple raison qu’à cette époque une large majorité vénérait encore le travail de Franco et ce qu’il signifiait pour l’Espagne. L'exhumation n'est pas possible sans l'accord de la famille et de l'Eglise catholique. Cela a été exprimé par le prieur de l'abbaye, le P. Cantera. La basilique est inviolable car il s’agit d’un lieu sacré et, sans l’autorisation de l’Église, elle est inaccessible. Le droit canon lui-même le reconnaît également.
C'est quoi l'enjeu pour la réinhumation des restes de Franco?
Général Chicharro: C'est une action touchant à la loi de la mémoire historique par une loi sectaire qui divise les Espagnols et qui vise à réécrire l'histoire en effaçant 40 ans d'histoire de l'Espagne soutenant la légalité à une seconde République illégitime. Il sous-tend la victoire de Franco contre le communisme international et celui-ci ne pardonne jamais. Exhumer Franco est une étape uniquement dans le seul but d'humilier son image pour désacraliser la basilique et abattre la Croix. C'est un symbole de croire que vous avez gagné une guerre que vous avez perdue. C'est un acte de haine et de ressentiment qui divise les Espagnols déjà réconciliés. L'institut Goethe de Madrid a présenté le projet international pour transformer le Val des Morts https://elpais.com/elpais/2019/06/05/inenglish/1559749483_663193.html Ce projet nommé Deep Space est un concept du think tank international Hybrid Space Lab http://hybridspacelab.net/project/deep-space/
Pourquoi le centre culturel allemand? Quelles forces internationales se trouvent derrière ce gouvernement espagnol qui veut retirer la dépouille du général Franco?
Général Chicharro: Nul doute que ce sont les forces, qui représentent encore ce communisme, qui a perdu la guerre, comme je l'ai dit. Il n'y a pas d'autre raison. Des forces qui cherchent à détruire tout ce que Franco a rendu possible: l'unité de l'Espagne et la survie du sens chrétien de l'histoire et de la vie de l'Espagne. Nous sommes confrontés à une offensive contre la figure de Franco pour ce qu'elle signifiait pour l'Espagne et pour l'Europe, qui n'est rien de plus que la défense des racines chrétiennes de la civilisation occidentale. L'élimination de la mémoire de Franco n'est rien d'autre que le fruit de la haine et de la rancoeur marxiste qui ne pardonneront jamais à Franco de les avoir vaincues. C'est aussi simple que ça. L'institut Goethe n’est rien d’autre que cela: un outil marxiste.
Retour de la guerre civile?
Général Chicharro: La guerre civile était finie et les premiers, qui s'y consacrèrent, furent les pères de la transition espagnole, y compris les forces de gauche de l'époque. Ce sont Zapatero et maintenant Sánchez qui ont déterré la guerre civile. La guerre civile se poursuit sous son aspect idéologique. D’une part, nous défendons l’intégrité territoriale de l’Espagne et sa tradition chrétienne et, d’autre part, les mêmes forces marxistes dotées d'attributs différents sont en action.
Les média officiels qualifient Franco de dictateur, votre avis?
Général Chicharro: Franco était un dirigeant autoritaire conscient que, pour sortir l'Espagne de l'ignorance et de la misère, un régime d'autorité était nécessaire. Churchill, lui-même, dans ses mémoires en reconnaît la nécessité. La réalité finale est que lorsque Franco est mort, une classe moyenne inexistante avait été créée auparavant et l’Espagne était la huitième puissance industrielle mondiale. La plus grande transformation sociale de l'histoire de l'Espagne a eu lieu.