En décembre dernier, l’Ouzbékistan avec Cuba ont rejoint le rang de membres observateurs de l’Union économique eurasiatique (UEEA). Depuis, de nombreuses voix s’élèvent à Tachkent afin que le pays puisse passer rapidement à l’étape supérieure au sein de l’organisation.
Depuis que l’Ouzbékistan et Cuba aient rejoint récemment la Moldavie en qualité de membres observateurs de l’UEEA – les membres de plein droit étant aujourd’hui le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, l’Arménie et le Kirghizistan – l’éventualité que le premier cité devienne lui aussi membre de plein droit semble de plus en plus à l’ordre du jour. Et ce aussi bien au niveau de l’UEEA, que du leadership et de la société d’Ouzbékistan.
En effet et du côté de l’Union économique eurasiatique, la volonté est clairement dans la favorisation de la pleine intégration de Tachkent au sein de l’organisation. Les pays membres se déclarent d’ailleurs prêts à accorder tout le soutien nécessaire au pays dans l’intégration en tant que membre de plein droit.
Au niveau de l’Ouzbékistan, les sentiments régnant, notamment au niveau de la population du pays, sont clairement en faveur de ladite intégration eurasienne – l’espace par ailleurs tout simplement naturel pour la nation ouzbèke. Lors du sondage effectué en mai de l’année dernière, ¾ des citoyens ouzbèks avaient confirmé soutenir l’intégration de leur pays au sein de l’Union économique eurasiatique.
Plus récemment, il a été également rappelé qu’au-delà des avantages existants dans le cas d’une pleine intégration, notamment pour le commerce et les exportations, les travailleurs originaires d’Ouzbékistan pourront profiter des avantages qu’offre l’appartenance à l’UEEA.
Ainsi, les citoyens des pays de l’Union économique eurasiatique travaillant dans les pays de l’union n’ont pas besoin d’obtenir de permis de travail, chose qui est nécessaire pour les migrants venant d’autres pays. Parmi les autres avantages mentionnés, les taux de l’impôt sur le revenu et de l’assurance sociale sont les mêmes pour les migrants appartenant à l’UEEA que pour les citoyens des pays de l’union où ils se trouvent. Lors de l’embauche, les diplômes et certificats de qualification sont reconnus sans accréditation ou procédure de reconnaissance supplémentaire.
Lors des paiements liés à la retraite, le stage de travail dans les pays de l’UEEA autres que celui de l’appartenance est pris en compte. Enfin, les migrants, ainsi que les membres de leurs familles, dont les pays sont membres de l’union reçoivent des soins médicaux d’urgence gratuitement. A noter que sur les près de 2,5 millions de citoyens ouzbèks travaillant en dehors de leur pays, environ 2 millions vivent et travaillent en Russie. Un nombre conséquent d’entre eux travaillent également au Kazakhstan.
Tout cela conforte l’idée que l’Ouzbékistan pense très sérieusement de passer de statut d’observateur à membre à part entière de l’Union économique eurasiatique. En termes de timing, si l’année 2025 avait été mentionnée dans le passé comme décisive, il n’est pas à exclure que cela puisse arriver plus tôt.
Il est à rappeler que l’establishment étasunien a maintes fois déclaré sa vive opposition quant aux processus d’intégration dans l’espace eurasien post-soviétique, en y voyant ni plus ni moins « qu’une renaissance de l’URSS ». Ceci étant dit, le dernier mot reviendra aux peuples concernés, et non pas aux politiciens occidentaux. Les sentiments observés dans l’espace eurasien confortent cette idée.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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